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10 février 2009

La France face à la crise

L'actualité économique et politique de notre pays est riche. La crise économique y est pour beaucoup et cela est normal. Cela dit, on entend un peu tout et n'importe quoi. Difficile pour notre président de la République (déjà très impopulaire du côté de l'opposition) de rassurer et de rendre les actions du gouvernement et des conseillers de l'Élysée crédibles. Difficile, surtout quand certains l'accable de critiques qui n'ont aucun sens et qui prouvent une chose de plus : la France est championne du monde de la mauvaise foi ... mais c'est un autre sujet :-)

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Concernant l'intervention de N. Sarkozy, plusieurs remarques. Premièrement, il faut être lucide  : notre État, qui s'est beaucoup endetté , n'a pas une marche de manœuvre illimitée. Le gouvernement, comme l'opposition, a les mêmes objectifs : éviter le chômage en relançant de façon dynamique l'activité, l'emploi. Seulement, tout le monde doit comprendre que des mesures telles qu'elles sont prises ne se font pas du jour au lendemain, surtout dans une période de crise mondiale.

Deuxièmement, en ce qui concerne le choix du plan de relance par l'investissement (et non par la consommation) choisi par le gouvernement, il est sans doute contestable sur certains points mais il est compréhensible. Pourquoi ne pas relancer la consommation, en augmentant directement les salaires, donc le pouvoir d'achat ? une augmentation des salaires est un acte inflationniste. Quand il n'y a pas d'activité pour les entreprises, et que d'un coup, on augmente leur charges de personnel, 2 choses se passent :

- l'entreprise accepte l'augmentation des salaires de l'ensemble de ses salariés.  Mais intervient alors la chaine infernale "prix - salaire". En effet, une entreprise à qui on alourdie les charges, alors que l'activité réelle est en chute (comme actuellement), compensera en augmentant ses prix. C'est un cercle économique vicieux. Ainsi, les salariés n'auront clairement pas plus de pouvoir d'achat !

-En relançant l'économie par la consommation, c'est à dire en donnant plus de revenus aux ménages, il faut être certain que cette relance soit bien comprise par les ménages. C'est ce qui s'est passé au début des années 1980 : qui nous dit que l'argent qu'auront en plus les ménages sera consommé et non épargné ? En temps de crise, les ménages auront certainement plus tendance à épargner, par crainte du chômage, par crainte d'une économie bousculée et incertaine, qu'à consommer. Cela aggraverait le problème de la relance.

Aujourd'hui, si l'État ne met pas l'accent sur les entreprises pour l'année à venir, le chômage augmentera de façon sévère. En les aidant à investir sainement, l'État évite que les entreprises n'aient à licencier. Quand une entreprise ne s'en sort plus financièrement, elle n'a d'autres choix que de fermer ses portes ou de "tailler" dans ses effectifs.

Malgré tout cela, le gouvernement a émis quelques idées à retenir concernant les revenus directs des ménages, en particulier la suppression potentielle de la première tranche du barème de l'impôt sur le revenu. Cela concerne les 2 millions de foyers fiscaux gagnant tout au plus 11 500 euros. Ce n'est donc pas à prendre à la légère.
Petit mot sur la suppression de la fameuse taxe professionnelle, qui ne doit pas être perçue comme un cadeau aux entreprises, mais plutôt un coup de pouce à l'emploi, car ce sont les entreprises qui font l'emploi ! Des milliers d'entreprises françaises saines (qui ne gagnent pas beaucoup d'argent) sont au bord de la rupture et l'État n'a d'autres choix que d'alléger leur charges.

Attendons de voir quelles mesures phares seront choisies pour limiter la casse.  L'inquiétude des français est palpable et largement compréhensible mais soyons un peu réalistes et intelligents : on ne peut techniquement rien régler du jour au lendemain. La crise est injuste pour tout le monde, mais ne nous acharnons pas sur qui que ce soit car c'est clair, ça n'arrangera rien, tout au contraire.


T.D


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